samedi 30 octobre 2010

A Cabrerets, dans le bas du bourg, le 29 Octobre 2010


Les pitiés du bas du bourg (en automne) en direct du blog d'HalteTerreNative après avoir été « les gens les plus heureux » (en été). Voilà ce à quoi peut inspirer notre vie. Nous nous sentons bien dans le Lot malgré le :

« Ça va, vous n'avez pas trop froid dans votre rouLOTte ? »

« Un peu parfois, mais ça va, il suffit de mettre plus de couches. Et vous, vous n'avez pas trop chaud dans votre maison ? »

« Non, ça va, mais de toute façon, nous partons au soleil jusqu'à Pâques. »

C'est une autre façon de voir les choses. C'est mérité, ce sont les privilèges que peut offrir notre beau pays, un peu comme la reconnaissance pour Nicole Bru-Magniez (cf Charlie Hebdo 20 10). Non, pas de jalousie, aucune, et pas de politique non plus.

Attention au patrimoine : Ces résidences secondaires, bien souvent dans un style très Lotois apparent, c'est à dire, qui n'ont que l'aspect, se fondent à merveille dans le parc naturel des Causses du Querçy et ont une vue imprenable sur les sites naturelles de même qu'en admirant ces sites, on aperçoit dans le haut des vallées, non pas une merde en parpaing ou béton dissimulé, mais plusieurs, qui, si possible ne serviront que 3 mois dans l'année. Centraliser, c'est la politique des PLU, on l'aura bien compris. Cependant, re-pensée de soutien à nos amis, Jean Louis et Marie Line, qui ont toutes les clés en main pour fabriquer leur maison lotoise en paille écologique sauf l'autorisation.

La France est belle, elle cultive l'injustice, de belles germes de résistance. Le jour où la haute devra se rendre à 65 ans dans ses résidences des beaux jours, à cheval, ils seront « les roms les plus malheureux ».

Ces articles commencent de plus en plus par des coups de tronches qu'il faudra cesser. C'est logiquement un carnet de voyage et une vitrine de savoir faire et d'alternatives.

Nous n'avançons guère. Depuis l'article de Lunegarde, nous avons parcouru 30 km. C'est normal, puisque pour trouver un lieu où nous poser pour les moches et froids jours, il faut en parler, et le bouche à oreille ne fonctionnera que si on l'entretient. Des propositions diverses commencent à venir, entre le moulin à vent, la ruine habitable et certaines pensées vont pour la fameuse résidence secondaire ou la location pure et dure. A voir, ça va venir vite.

Nous avons traversé une partie du causse central, et nous sommes redescendus par la vallée de la Sagne qui rejoint celle du Célé et qui rejoint à son tour celle du Lot. (compliqué, cf la carte à côté, pas loin de St Cirq Lapopie)

Le plateau du causse central est sauvage au possible. Sacrés bons paysages et vues imprenables. Nous avons croisé 10 bagnoles en 30 bornes. La faune y est abondante.

Dans ce paysage aride (aux agro-indus), entretenu par les moutons, aux multiples forêts de chênes vieux mais pas gros, orné de murets de pierres sèches et où l'eau coule dans la roche loin dessous (grottes), nous avons atteint notre point culminant (460 m).

Faune abondante pour en venir à Jean Luc, qui laisse la radio allumée toute la nuit pour faire fuir les animaux indésirables. En Maraich' bio pour l'un et vannerie pour l'autre, la situation de Jean Luc et Cathy est vraiment envieuse. Elle amène à des discussions par rapport à notre nouveau point de vue permaculturien. Nous devenons presque extrémistes depuis cette découverte. Pour moi, la radio allumée faisant fuir les animaux, crée forcément un désordre au niveau de la biodiversité et les serres me font tout bizarre quant aux produits qui poussent et à quelle saison.

Mais, je me trompe dans mon extrémisme, c'est certain. Jean Luc fait les choses à une petite échelle locale, il fournit une AMAP, environ 45 paniers par semaine, il fait bio, bien et de qualité. Son élevage de poules et poulets entre dans le cycle de son maraichage, les fientes de poules sont la nourriture de ses légumes. Il ne se prend pas le chou, 45 paniers, c'est déjà bien assez et les woofers sont là pour partager ce lieu et le décharger d'un peu de taf, il prend de l'âge, le pépère. Première fois que je voyais clémentiniers, orangers et anecdotiquement un goyavier et mangeait de si bonnes fraises en Octobre.

Ce couple nous plait aussi dans leur art de vivre ; fabrication de la baraque à partir d'arbres de leur forêt, fabrication du pain arabe, pratique de l'occitan et pratique de zic et danse trad (cf prochain radio roulotte). Cathy bosse sa vannerie dans une serre, où Jean Luc a aménagé un atelier douillet. D'ailleurs, Mimi a trouvé là une technique l'intéressant franchement. Ça sent le stage hivernal.

En rejoignant la vallée de la Sagne, le paysage ressemble un peu à certains vus en Dordogne. Noyers, châtaigniers, le vert revient, mais ça reste le Lot et ses causses non loin. La vallée court entre les falaises, de même que les beaux villages. L'exemple type en est Rocamadour et aujourd'hui, Cabrerets et son château du diable foutu au milieu de la falaise on ne sait comment. Pas loin d'ici, le plus beau village du monde (d'après André Breton) St Cirq Lapopie. Pour habiter dans ce genre de lieu, il te faut un peu beaucoup d'argent, c'est le concours du plus beau point de vue. Que c'est beau, mais le tourisme va se charger de rendre tout ça moche.

Voilà, ça caille la nuit, le soleil réchauffe la couenne le jour et la lumière et les couleurs inspirent, les ballades à pied vont commencer pour les cueillettes automnales, châtaignes, champignons, cyronhodon, nèfles, nous avons trouvé la spécialiste de la ballade cueillette, Delphine. Pensées amicales à Claudette, Mama, au cœur plus qu'énorme. Bijour aussi à notre woofeuse américaine (pas de bol) Laila qui aura fait un bout de route avec nous dans le but d'une visite de la grotte de Pech Merle, sans charlotte, comme Sarko, haut lieu de l'art préhistorique, à Cabrerets, que j'ai décidé d'appeler « Moutonnerets « , depuis que le moutons y prospèrent plus que les chèvres, il y a bien longtemps.

Au prochain ! écrit d'une cabane, bien douillette pour nos mioches adorées.


mercredi 20 octobre 2010

Qu'est ce que t'incinères ?



Pour les oreilles patientes et désireuses d'écouter de la radio psyché-écolo-merdico, notre deuxième émissions mensuelles (Qu'est ce que t'incinères ?) est téléchargeable par là.


C'est 4 chroniques : Radio Roulotte, chronique de Vincent, chronique d'Anne et Chronique Asymptotique.

A bientôt

lundi 18 octobre 2010

A Lunegarde, le 16 Octobre 2010



Aujourd'hui, prenons le temps de blogger. Il s'est passé bien des belles choses depuis le dernier article. 9 bien belles étapes.

Nous avions prévu de passer à Salignac - Eyvigues dans le Périgord noir. Notre maréchal attitré nous conseillait de passer chez ses grands parents, Pierre et Bernadette. Eh bé con, ça valait le détour. De sacrés bons vivants. Ancien minotier, à 80 ans, Pierre s'est amusé pendant quelques années à reproduire 2 moulins traditionnels taille 1/5ème, qui fonctionnent, bien évidemment. Aussi, tous les ans, il co-organise « la grande fête des vieux métiers ». Un village traditionnel reconstitué comme il y a plus d'un siècle pour découvrir les métiers d'autrefois. Un lieu idéal dans notre récolte. Par exemple : scieurs de long, arracheur de dents, caveur, meunier, fabricant de galoche, rémouleur, bourrelier, lauzier, battage au fléau, … Il y a sur le site un petit bijou : L'arbre de vie : Un vieux châtaigner de 4 siècles mort d'une lente maladie y a été transporté. Il mesure 8m de haut, 2m30 de diamètre et pèse 25 tonnes. Le spectateur peut y monter par un escalier et descendre par l'intérieur pour arriver sous terre et redécouvrir 400 ans d'histoire de Salignac. Tout un symbole dans cette seconde vie comme œuvre d'art. Il paraît qu'ils ont plié une remorque de semi en le transportant.

Tout ça est intéressant, Pierre nous a emmené dans les vieilles rues de Salignac se remémorant la vie qui y régnait, la vie locale, celle que nous ne connaissons plus. De plus, Bernadette nous a préparé une bouffe périgourdine de roi, confit de canards, vin de noix, de pêche, foie gras rillettes … avant que nous reprenions la route (pour la première fois un après midi) torse nu, un peu égayés. Pour se rendre à Carlux chez Dédé, ancien agriculteur de 84 ans, cultivateur de tabac, toujours en activité chez son fils aussi à la retraite. Ses gens vraiment accueillants perdurent en attendant désespérément la reprise de leurs arrières de la ferme. Eux ont choisi la musique et l'informatique, Dédé et son fils ont peur quant à l'avenir de l'agriculture.

Passage dans le Lot, Le Roc, gros ramassage de noix, l'activité principale du village puis Pinsac (pensée pour Henriette, 82 ans, voisine d'un jour, pleine d'histoires anciennes à chantonner avec ce bel accent du sud) et pause de 5 jours chez Jean Louis et Marie Line à Calès, en plein cœur du causse de Quercy, à 12 km de Rocamadour.

Couple extraordinairement exceptionnel. Des hectares pour les juments, le froid arrivant, nous avons pu profité de leur hospitalité pour bien se requinquer. Jean Louis nous a même mis à dispo sa 4L pour visiter le coin, une partie du causse, Rocamadour pour scotcher Tila, pour profiter différemment.

Tellement plus habitué à réfléchir à la vitesse d'une voiture, j'ai pris un rond point à l'envers et fait pas mal de demi tours, en bref.

Sans compter la cuisine excellente de Marie. Leur régime alimentaire a du être chamboulé.

Nous y sommes arrivés une semaine trop tôt pour la récolte du safran. Cette fleur au pistil plus cher que l'or. A côté de leurs tafs et vie bien remplie, un bon mois y est consacré.

Du coup, nous avons eu le temps de discuter de leur projet d'éco lieux d'activité qu'il veulent créer sur Calès. La veille de notre arrivée, leur projet s'était lamentablement et rapidement fait boulé par la DDT lors de sa présentation devant divers organismes et le conseil municipal. Un gros coup dur pour eux, surtout quand on sait leur enthousiasme et l'importance voir même la nécessite pour eux de monter ce truc.

Je me tente à résumer le projet. Sur 10 hectares leur appartenant, créer un lieu d'accueil et de vie, offrir des terres à des projets d'activité agricole biologique, lieu d'accueil aussi pour les anciens en fin d'autonomie pour des résidences plus ou moins longues avant une éventuelle entrée en maison de retraite (ça c'est la partie de Marie), auto éco constructions, résidences d'artistes. JL et ML comptent bien sûr y construire leur maison en paille. Ils ont le lieu, l'argent pour le faire mais nous sommes de moins en moins libres pour construire (parfois tant mieux) et le PLU est bien souvent restrictif. La DDT a pour politique de tout centraliser. Par exemple, là où nous sommes aujourd'hui, le couple a acheté une grange pour être peinards au fin fond de la campagne, ils l'ont bien retapée et depuis ça construit tout autour de chez eux. Sympa le fin fond. Bientôt, ce sera un hameau.

Bref, vu le style de vie auquel on aspire, tout ça n'est pas très encourageant.

Merci la roulotte pour ce genre de rencontre.

A côté de ça, ça n'empêche pas Patrice, autour de Gramat, de construire des maisons en paille sur son terrain. Lui avait un CU mais sur les 4 bâtiments qu'il a construit, il n'avait qu'une seule autorisation. « A projet exceptionnel, décision exceptionnelle ». C'est lui qui le dit. Il a décidé de fonder son camping à la ferme avec gîtes en paille. Et rien ne l'arrêtera.

Lui joue sur le fait que toutes les réceptions de décisions par courrier liées aux demandes d'autorisations doivent être recommandées. Il n'a jamais reçu de lettres recommandées et le délai de 2 mois puis de 3 mois (un peu flou pour moi) ayant été dépassé, il s'autorise. Cela a été le cas pour les sanitaires et une piscine sur le camping. Là, on a à faire à un faucheur d'ogm et c'est pas le genre de mec à se faire emmerder par l'administration, chouette rencontre. Une maison de bonne taille en paille ne lui coûte que 5 à 7000 euros, et du temps.


Puis Lunegarde. Petit village typique quercinois, petit village sinon le plus petit d'un département à la densité très faible. Accueillis par hasard devant la maison de Cédric, Stéphanie, Anna et Kim. Un temps vraiment pourri, la pluie, le vent et le froid qui semble vouloir se pointer de bonne heure et nous amenant à réfléchir longuement pour l'hiver. Ce couple, fraichement installé dans le coin débarque du 44, de Blain précisément. La coïncidence fait que Cédric connaissait les 2 anciens propriétaires de nos juments. D'ailleurs, Julien était chez lui une semaine plus tôt et doit passer nous rendre visite ce week end. Lui bosse pour le parc régional des causses, et elle est infirmière à domicile.

Aujourd'hui, nous partons de Caniac du causse pour se rendre chez Jean Luc, maraicher bio sur St Cernin.

En gros, tout va bien même si nous songeons fortement à trouver un plan pour se poser 3 à 4 mois avec un tout petit peu plus de place et de feu de bois.


mardi 5 octobre 2010

A St Geniès, le 04 Octobre 2010


A la demande générale, par temps pluvieux et repartis en mouvance, voici des nouvelles de la smala.

Nous sortons d'une pause d'une semaine dans le Périgord noir, à Plazac. Une vrai Halte Terre Native.

Nous ne devions pas forcément y passer. On se tâtait le pouls à visiter Manu, mayennais azéen pur souche installé au Buisson Cadouin sur le bord de la Dordogne depuis quelques années. Sans conviction par rapport à l'itinéraire qui nous faisait bien dérober, mais désireux pour bien se reposer chez une connaissance, cette déviation engendrait par la même occasion des rencontres alléchantes. Ancien cirque roulotté, éco-construction et tous les bons plans alternatifs de Manu.

Nous nous sommes donc diriger plein sud vers Le Buisson en se disant que le hasard (qui n'existe pas) ferait peut être bien les choses et déciderait de la suite du voyage. Bingo, nous nous sommes plus à Plazac, et bingo, nous sommes repartis vers le Lot et l'Aveyron sans trop dévier.

Grâce à la visite d'Anne et Vincent, qui désiraient chevaucher avec nous, nous nous sommes « coup de piedé aux fesses ». Tant mieux, nous étions dans nos chaussons et la pause hivernale, qui aurait été envisageable à Plazac, était un peu précoce. Notre première partie d'itinérance ne devait bien sûr pas s'arrêter si tôt. Nous sommes donc bien heureux de reprendre la route et de nous diriger dans un premier temps vers Calès en dessous de Souillac, dans le Lot, pour la récolte du safran, grands récolteurs que nous sommes.

La pause à Plazac fut bonne, putaing con. Il s'y est passé que de bonnes choses. Quelle belle vallée, village de France non répertorié. Vous n'aurez pas d'explications précises sur le développement de nos sens dans ce village ni les photos des monuments. Certains y retiennent ou prônent l'aspect spirituel. Des centres bouddhistes gravitent autour de Plazac depuis les années 70. Ça respire le respect, la recherche d'éveil total, la bonne vibration, l'alterno-bouddho-philosophique dans les bistrots, tout ça amène un certain état d'esprit, y'a même une coop bio (la même qu'à Château Gontier) pour les écolotristes et les pèlerins en retraite. D'autres y prônent l'alternatif et l'activisme, bar résistant où l'on refait le monde, paraît-il, radio associative bancale comme si triangle musique s' occupait de la programmation mais libre à souhait, c'est à dire embièrée et emmégotée et avec des salariés copains débordés par leur talent, comme quoi L'Autre n'est pas la seule dans ce cas (pas bien de perdre son énergie comme ça), festivaux musicaux, boutiques vendant du local. Solidarité et entraide, habitats alternatifs bien implantés mais pas beaux pour les touristes venus en masse pas loin d'ici, mieux vaut apercevoir des maisons neuves aux parpaings dissimulés qu'une pauvre cabane construite avec des matériaux pris sur place, dans la forêt. Présence d'une vingtaine de nationalité, postes à souder, noyers, ostéo planant, maréchal non autoritaire... mais le must, c'est l'angélus !!

Nous y étions bien installés, dans le décor. Certains, enjoués ou méfiants, pensaient qu'on y passerait l'hiver.

Merci à Frenchy, Véro, Rémy, Michèle, Stéphane, Freddy, Béa, Kim et toutes les rencontres d'un instant, merci aux cerfs pour le folklore.

C'est reparti, Halte Terre Native rejoint la prochaine, Calès, et espère bien retrouver vite ce genre d'endroit. St Léon sur Vézère, c'est mignon comme tout, ça sent bon la vieille France et la tomate. La Chapelle Aubareil, ça pourrait l'être, mais il y a là bas pas mal de chasseurs et des propriétaires terriens qui paient des impôts. Oh, les pauvres. On a dû déplacer la roulotte et les chevaux 50 mètres plus loin, on s'est fait viré quoi. St Geniès, ça a l'air sympa mais il pleut et c'est en travaux.

Les ballades sont dures pour nos bourrines surtout pour La Blonde qui devient pommelée après les étapes pentues, elle m'inquiète, je crois qu'elle a des problèmes respiratoires. On va y aller cool, surtout que le plus dur reste à venir. Kaline, quant à elle, est tout à fait génialissime.

Sur la route, tout est calme et admirable, les arbres dégoulinent, les fifilles font de la cueillette et pillent aux propriétaires terriens noix, châtaignes, figues, pommes, pendant que Lélin microsieste, entre quelques crises de dent.

A la prochaine !!

Petits apartés :

Ici, un lien intéressant dédié à une plante, victime, comment dire, d'un certain lobbying mais maintenant autorisée. Non non ce n'est pas une drogue ni un truc de shaman. La Stévia

Et les photos de tomates sont des échantillons qu'un gars plus que passionné nous a donné, narré, vanté, planté. Leur nom doit être celui des images. Et celui qui veut des graines n'a qu'a passer nous rendre visite.