lundi 18 octobre 2010

A Lunegarde, le 16 Octobre 2010



Aujourd'hui, prenons le temps de blogger. Il s'est passé bien des belles choses depuis le dernier article. 9 bien belles étapes.

Nous avions prévu de passer à Salignac - Eyvigues dans le Périgord noir. Notre maréchal attitré nous conseillait de passer chez ses grands parents, Pierre et Bernadette. Eh bé con, ça valait le détour. De sacrés bons vivants. Ancien minotier, à 80 ans, Pierre s'est amusé pendant quelques années à reproduire 2 moulins traditionnels taille 1/5ème, qui fonctionnent, bien évidemment. Aussi, tous les ans, il co-organise « la grande fête des vieux métiers ». Un village traditionnel reconstitué comme il y a plus d'un siècle pour découvrir les métiers d'autrefois. Un lieu idéal dans notre récolte. Par exemple : scieurs de long, arracheur de dents, caveur, meunier, fabricant de galoche, rémouleur, bourrelier, lauzier, battage au fléau, … Il y a sur le site un petit bijou : L'arbre de vie : Un vieux châtaigner de 4 siècles mort d'une lente maladie y a été transporté. Il mesure 8m de haut, 2m30 de diamètre et pèse 25 tonnes. Le spectateur peut y monter par un escalier et descendre par l'intérieur pour arriver sous terre et redécouvrir 400 ans d'histoire de Salignac. Tout un symbole dans cette seconde vie comme œuvre d'art. Il paraît qu'ils ont plié une remorque de semi en le transportant.

Tout ça est intéressant, Pierre nous a emmené dans les vieilles rues de Salignac se remémorant la vie qui y régnait, la vie locale, celle que nous ne connaissons plus. De plus, Bernadette nous a préparé une bouffe périgourdine de roi, confit de canards, vin de noix, de pêche, foie gras rillettes … avant que nous reprenions la route (pour la première fois un après midi) torse nu, un peu égayés. Pour se rendre à Carlux chez Dédé, ancien agriculteur de 84 ans, cultivateur de tabac, toujours en activité chez son fils aussi à la retraite. Ses gens vraiment accueillants perdurent en attendant désespérément la reprise de leurs arrières de la ferme. Eux ont choisi la musique et l'informatique, Dédé et son fils ont peur quant à l'avenir de l'agriculture.

Passage dans le Lot, Le Roc, gros ramassage de noix, l'activité principale du village puis Pinsac (pensée pour Henriette, 82 ans, voisine d'un jour, pleine d'histoires anciennes à chantonner avec ce bel accent du sud) et pause de 5 jours chez Jean Louis et Marie Line à Calès, en plein cœur du causse de Quercy, à 12 km de Rocamadour.

Couple extraordinairement exceptionnel. Des hectares pour les juments, le froid arrivant, nous avons pu profité de leur hospitalité pour bien se requinquer. Jean Louis nous a même mis à dispo sa 4L pour visiter le coin, une partie du causse, Rocamadour pour scotcher Tila, pour profiter différemment.

Tellement plus habitué à réfléchir à la vitesse d'une voiture, j'ai pris un rond point à l'envers et fait pas mal de demi tours, en bref.

Sans compter la cuisine excellente de Marie. Leur régime alimentaire a du être chamboulé.

Nous y sommes arrivés une semaine trop tôt pour la récolte du safran. Cette fleur au pistil plus cher que l'or. A côté de leurs tafs et vie bien remplie, un bon mois y est consacré.

Du coup, nous avons eu le temps de discuter de leur projet d'éco lieux d'activité qu'il veulent créer sur Calès. La veille de notre arrivée, leur projet s'était lamentablement et rapidement fait boulé par la DDT lors de sa présentation devant divers organismes et le conseil municipal. Un gros coup dur pour eux, surtout quand on sait leur enthousiasme et l'importance voir même la nécessite pour eux de monter ce truc.

Je me tente à résumer le projet. Sur 10 hectares leur appartenant, créer un lieu d'accueil et de vie, offrir des terres à des projets d'activité agricole biologique, lieu d'accueil aussi pour les anciens en fin d'autonomie pour des résidences plus ou moins longues avant une éventuelle entrée en maison de retraite (ça c'est la partie de Marie), auto éco constructions, résidences d'artistes. JL et ML comptent bien sûr y construire leur maison en paille. Ils ont le lieu, l'argent pour le faire mais nous sommes de moins en moins libres pour construire (parfois tant mieux) et le PLU est bien souvent restrictif. La DDT a pour politique de tout centraliser. Par exemple, là où nous sommes aujourd'hui, le couple a acheté une grange pour être peinards au fin fond de la campagne, ils l'ont bien retapée et depuis ça construit tout autour de chez eux. Sympa le fin fond. Bientôt, ce sera un hameau.

Bref, vu le style de vie auquel on aspire, tout ça n'est pas très encourageant.

Merci la roulotte pour ce genre de rencontre.

A côté de ça, ça n'empêche pas Patrice, autour de Gramat, de construire des maisons en paille sur son terrain. Lui avait un CU mais sur les 4 bâtiments qu'il a construit, il n'avait qu'une seule autorisation. « A projet exceptionnel, décision exceptionnelle ». C'est lui qui le dit. Il a décidé de fonder son camping à la ferme avec gîtes en paille. Et rien ne l'arrêtera.

Lui joue sur le fait que toutes les réceptions de décisions par courrier liées aux demandes d'autorisations doivent être recommandées. Il n'a jamais reçu de lettres recommandées et le délai de 2 mois puis de 3 mois (un peu flou pour moi) ayant été dépassé, il s'autorise. Cela a été le cas pour les sanitaires et une piscine sur le camping. Là, on a à faire à un faucheur d'ogm et c'est pas le genre de mec à se faire emmerder par l'administration, chouette rencontre. Une maison de bonne taille en paille ne lui coûte que 5 à 7000 euros, et du temps.


Puis Lunegarde. Petit village typique quercinois, petit village sinon le plus petit d'un département à la densité très faible. Accueillis par hasard devant la maison de Cédric, Stéphanie, Anna et Kim. Un temps vraiment pourri, la pluie, le vent et le froid qui semble vouloir se pointer de bonne heure et nous amenant à réfléchir longuement pour l'hiver. Ce couple, fraichement installé dans le coin débarque du 44, de Blain précisément. La coïncidence fait que Cédric connaissait les 2 anciens propriétaires de nos juments. D'ailleurs, Julien était chez lui une semaine plus tôt et doit passer nous rendre visite ce week end. Lui bosse pour le parc régional des causses, et elle est infirmière à domicile.

Aujourd'hui, nous partons de Caniac du causse pour se rendre chez Jean Luc, maraicher bio sur St Cernin.

En gros, tout va bien même si nous songeons fortement à trouver un plan pour se poser 3 à 4 mois avec un tout petit peu plus de place et de feu de bois.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire