mardi 31 août 2010

A Lézigny sur Creuse, le centre de cri, le 30 Aout 2010



Enfin posés après 8 jours de route. Le terme "enfin", pas forcément pour évoquer la fatigue générale du foyer roulant mais plus pour signifier un ouf. Enfin un lieu comme on les aime. Le centre de cri, nous sommes chez Jean Mi, Véro, Véra et Jeanne. L'un est prof d'arts appliqués et constructeur de décors pour théâtres de rue, l'autre est clown, comédienne au profit des enfants.
Ces allumés ont acheté il y a 6 ans, une ancienne minoterie et 4 hectares de terrain. Dans le bâtiment industriel, c'est la caverne d'Ali Baba, en tout cas, l'atelier y ressemble, et sur le terrain, c'est le paradis des ânes. Jean Mi aime à causer, donc on risque bien de l'entendre "incinérer" sur une antenne mayennaise, son délire, il l'expliquera bien mieux que moi.



Nous avons bien bien avancé, nous avons longé les rivières et les "taons", la Vienne et maintenant la Creuse avant d'attraper d'ici 3 jours la Gartempe à La Roche Posay, normalement. Après ce que les juments ont passé mis à part les insectes terribles, elles passeront tout. effectivement, il nous fallait passer la Loire. Bourgade touristique, peuplée, lignes de chemin de fer, nationale, joints de dilatation, rues étroites, klaxons, autostoppeur, LANGEAIS : que d'adrénaline pour le pilote peu expérimenté. Et ce n'était qu'un avant goût d'Azay le Rideau. Tout le monde se pousse, Halte Terre Native n'y fait pas de halte. On a un peu quitté les communales pour les "grandes" départementales, alors, on est passé dans des villages magnifiques mais peut être trop conservateurs et en recherche de touristes. Les soit disant alternatives ne se situent pas trop entre Langeais et La Roche Posay, disons qu'il y a quand même un certain cachet.



Revenons à Cléré les Pins, à la yourterie, juste histoire de parler de notre géniale rencontre avec Emma, Julien et Raphaël. Ces loulous ont décidé de se mettre à fabriquer des yourtes. Depuis 6 mois, ils ont acquis un terrain constructible d'1 ha 700, les projets vont bon train. Même s'ils consomment au Supra U de Savigné sur Lathan (fallait le dire en passant), ils ont pour projet la construction d'une maison terre paille, de maraichage avec peut être l'aide d'un ami, de dynamiser leur "chez eux" par l'accueil (Julien fait une très bonne mayonnaise), l'échange de savoirs ...
Nous nous sommes séparés de nos "grosses tracteuses" pendant 2 jours pour accompagner Emma et Julien sur un chantier à "La Grange de l'Aveau", à Bourgueil. Ils y étaient passés le week-end précédent pour y couper des perches de châtaignier destinées à la fabrication des mûrs et des perches de toit de la future yourte d'Odette, l'objet de notre chantier.



Bouffes de rois, concert duo guitare flute, bonne ambiance, trouvez sur notre blog le lien du site de La Grange de l'Aveau, asso qui propose des ateliers de création nature, d'échange de savoirs faire, qui vend des produits locaux "miam miam glou glou".



C'est dire comme cette halte était reposante. Nous sommes repartis plus crevés qu'à l'arrivée, surtout que les parents Bouguier sont passés participer à ces moments plaisants ma foi.
Ces artisans n'ont pas encore de site internet. En tout cas, ils préconisent soit du châtaignier, du frêne, ou de l'acacia, arbres qui poussent en perches pour les parties bois, et eux utilisent de la toile en coton et il me semble du chanvre pour l'isolant. Emma dessine de beaux petits schémas pour les cotes des chantiers. Pour avoir des plans précis de yourtes, Julien me disait que sur internet, ça ne manquait pas et qu'il connaissait un lieu où l'on pouvait fabriquer sa propre yourte : La fresnaie dans les Deux Sèvres.
Merci à eux, même s'ils n'avaient pas assez d'amis pour nous réseauté la suite du périple.



Allo la mairie de Mazière de Touraine, de Lignières de Touraine, de Villaines les Rochers,
auriez vous un terrain de manouche avec l'eau, la douche, internet, sans mouches, ni Ory ?
Oui oui, et bla bla bla ... A Mazière, les sanitaires sont régal, à Lignières, le terrain est broyé pour notre arrivée, et bizarrement, lorsque que les secrétaires ne parviennent pas à trouver de solutions, zorro se pointe, ou ce que l'on nomme la bonne étoile.
A Villaines, c'est Dominique qui nous propose le pré. Dans ce village, notre projet aurait eu son utilité si nous avions bien voulu y demeurer plus longuement. D'une part, Dominique était agriculteur bio, un des seuls du coin : Lait de chèvre, viande de veau, mouton et élevage de Merens, chevaux emblématiques des Pyrénées sont ses gagnes pain et son discours tolérant et optimiste pour l'avenir de notre alimentation est vraiment bon à prendre.



D'autre part, à Villaines les Rochers, règne un savoir faire traditionnel en voie de disparition. Le village de la vannerie. Là bas, travaillent 70 vanniers sur les 200 encore en activité en France.
Ce domaine, en crise, a connu 40000 professionnels au début du siècle. Quand on sait que, de nos jours, les objets usuels ont une durée de vie très courte, on comprend le pourquoi de la crise. Aussi, l'osier, la matière première, naturelle, est bien concurrencée par le développement des produits de remplacement, pour le coup pas très naturels, comme le plastique ou le carton. Voilà encore un savoir faire oublié, bien petit face aux industries de l'éphémère, du superflu, qualitativement moindres mais terriblement pratiques, offrant aux consommateurs, peu acteurs, des produits bon marché, même importés.
Villaines continue à vivre de cet artisanat grâce aux touristes comme nous, mais surtout grâce à la société coopérative de vannerie créée en 1937. Cette coop s'est adaptée aux mutations économiques par la formation, le rajeunissement des osiericulteurs vanniers, l'ouverture de nouveaux marchés et la création de produits. Cette adaptation a aussi pu se faire grâce à la maitrise de la matière première, cultivée sur place. Cette coop est donc aussi une solution pour aller d'un bout à l'autre de la filière, sans intermédiaires extérieurs.



Mairie de St Epain ? oui bonjour, ...village bien sympa, première douche chaude depuis le départ avec la complicité de Mr le cantonnier, grosse lessive, on se sépare du frangin et de la smala, venus nous accompagner depuis l'avant veille, l'occasion pour eux aussi de visiter la Touraine, "jardin de la France", qualifiée ainsi pour la douceur du climat , les châteaux, le vent peu présent, quoique, de moins en moins, tout le monde sait parfaitement que les agrocapitalistes ont rasé l'horizon ... et bla bla bla.
Marcilly sur Vienne ne vaut pas le coup de s'y arrêter. Premières insultes : un grincheux dit à son chien : "arrête d'aboyer, vient là, t'occupes pas de ces parasites". Ce jour là, notre maréchal attitré à referré la belle Kaline.
Direction Les Ormes, accueillis par la famille Lefevre, agriculteurs bio, qui nous prête un terrain boisé au bord d'un étang à l'eau pure au beau milieu du désert agricole, que Mr (me souvient plus du prénom) tente de faire revivre en reboisant, en « bocageant » petit à petit. Lui me racontait, qu'il y a quelques années, à l'emplacement d'un mignon petit ruisseau serpentant entre deux champs bien carrés, la commune s'était permise, à la pelleteuse, de le transformer en ruisseau tout droit de chez droit. De quel droit ? On comprend le combat de cet agriculteur à vouloir redonner le droit à la nature. Droit, droite.



La Petite Guerche puis Lézigny sur Creuse. Nous devions pousser jusqu'à la station thermale de La Roche Posay, et comme la mairie ne trouvait pas facilement où nous caser, zorro est encore arrivé. Le centre de cri. Je n'en dit pas plus pour le moment, le prochain article en sera le sujet.

Sinon, on commence à sentir le changement de saison, les nuits sont fraiches, soleil lé doux mais le vent sent bon l'automne; un avantage pour les chevaux qui supportent mal la chaleur, nous repartirons d'ici dans le but d'aller jusqu'aux environs de Bellac (Haute Vienne). De bons accueils nous y attendent, élevage de bison, maraichage, permaculture, élevage d'ânes et de fjords, médecine douce, accu, vélos couchés. Nous irons aussi certainement chez Jean Pierre Leobet, bourrelier, fabricant de collier de trait, dans l'objectif d'adapter nos harnais à bricole au collier, et oui, le relief commencera à faire son apparition et les juments auront besoin de ça pour utiliser 100% de leur puissance. D'ailleurs, en parlant de relief, notre jument de basse montagne, La Blonde, semble faire de l'asthme et du relief sur la mâchoire de notre fils Lélin semble vouloir apparaitre.
Phrase lu sur un tableau du centre de cri : " nous n'héritons pas de la terre à nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants."
Bonne rentrée aux petits nenfants, jeudi, nous mettons notre casquette d'instructeurs.

4 commentaires:

  1. Merci, on attend la suite avec impatience!

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  2. Super vos aventures les p'tits loups. Mon neveu est toujours aussi beau et ma nièce semble avoir bien grandi... J'ai hate de vous voir en vrai... Mille bisous, tata Isa

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  3. De Nicole: le voyage semble bien se passer. Bonne continuation. Bisous

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  4. Coucou les loulous !!! Heureuse de vous lire ! Je lis un peu tout en vrac, mais je vois que vous faites de jolis rencontres... Très heureuse aussi de voir Lélin pour la 1ère fois ! Trop beau gosse ! J'vous bekote les cocos !

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