vendredi 10 septembre 2010

A St Martial sur Isop, Chez Peyrut, Le 09 Septembre 2010

Nous profitons d'un arrêt de plus d'une nuit pour mettre à jour ce blog.
Nous nous sommes posés aux alentours de Bellac, dans la Haute Vienne dans une ferme « woof ».



C'est la première fois que nous pratiquons ce système. Les règles sont simples : contre à peu près 4 heures par jour de services rendus aux travaux du moment, le gîte et la bouffe sont offerts. Chacun participe au bon fonctionnement de la communauté. Ici, le gîte, c'est le pré pour la roulotte et les chevaux, et la bouffe, c'est cuisine végétarienne et sans sel pour le patron. On ne joue pas très bien au jeu, on fait des grasses mat et Lélin est un petit garçon très prenant. Cette période n'est pas la plus intéressante, le programme est : bois de chauffe, désherbage du potager et ramassage des patates. Par contre, c'est l'occasion de rencontrer Jean Lutier, qui pratique entre autre la permaculture.
Cet aménagement mérite bien des explications :
Au départ, la définition, c'est un sol couvert en permanence. Par la suite, cela s'est développé en un aménagement d'un lieu pour vivre en autonomie en économisant les énergies de même que celle du travail. Donc la permaculture ne se limite pas au maraîchage.



Pour cela, il faut aménager un jardin constitué en 5 zones du « plus utilisé proche de l'habitation au moins nécessiteux éloigné ». Par exemple, les herbes et aromates au pied de la maison, en 2ème zone, les légumes, puis des animaux tout à fait au fond et en dernier, pour la biodiversité, une zone sauvage qui finira bien par devenir une forêt.
Le sol est couvert en permanence, il n'est pas labouré. A la place, il y a des plantes ou un mulch en hiver (paillage de foin, paille, brf : bois raméal fragmenté) éléments utiles au vers de terre qui travailleront eux même le sol. Pas de compost non plus, c'est une dépense d'énergie, le sol est suffisamment riche. Ici, le compost (chiottes, épluchures) est utilisé pour les plants. Dans le jardin, on prélève uniquement notre besoin et on laisse le reste sur place.
Il faut y mettre un maximum de plantes vivaces, à commencer par des arbres. Le châtaignier et son fruit est un féculent équivalent du blé et de beaucoup de céréales. Le noyer sert à produire de l'huile par exemple et tous les arbres fruitiers demandent peu d'entretien.
Les plantes vivaces repoussent d'une année sur l'autre. Quelques exemples : le fenouil, la rhubarbe, la mélisse, la ciboule, la bourrache qui se ressème d'elle même, le pourpier, la sauge, le thym, le romarin, les petits fruits comme les fraisiers, les groseilliers, les myrtilles, les framboisiers, le cassis. Certaines sont bisannuelles comme les blettes, les topinambours.
L'ortie est une plante vivace qui est une des meilleure pour ce qui est apport en protéines (40%), protéines complètes où les 8 acides aminés nécessaires sont présents. La consoude est aussi bourrée de protéines de même qu'elle est un apport considérable en calcium.
Pour les patates, la culture est la suivante : elles poussent sous mulch et non dans la terre. On apporte une bonne couche de paillage à l'automne. Au printemps, on plante les patates sur le sol en écartant le mulch. Juste avant qu'elles lèvent, on peut remettre une couche de foin, et à la récolte, elles sont plus faciles à ramasser.
Voilà, quelques astuces. Ensuite, l'aménagement du lieu de vie est ici de la sorte : toilettes sèches, chauffage au bois et bientôt, si possible, chauffage solaire thermique.
C'est tout à fait génial, ça donne envie d'aménager son petit coin de fertilité.

Jean a trouvé un autre créneau pour s'assurer un revenu, c'est l'élevage de bisons. D'ailleurs, il n'en mange pas.
Il possède une trentaine de bisons, un gros mâle, des femelles et les petits sont bons pour la boucherie à l'âge de 3 ans. Les femelles vont direction l'abattoir vers 5 ans si j'ai bien compris. Les bisons sont rentables. Ils sont peu exigeants en nourriture et supportent le froid, leur viande est vendue assez chère. Pour les amateurs de sensations fortes ! Un safari photo est envisageable de même qu'une visite d'un musée du bison sur place. http://www.bison.fr



Comme dirait une amie, les déserteurs donnent des nouvelles au front.
Ça roule toujours, les rencontres et les paysages changent et varient. Nous ne faisons pas la grève, nous ne cotisons pas non plus pour la retraite, nous préparons la nôtre. Donc, Tila a droit à l'école même si la mise en route n'est pas évidente. Et les flics ne nous prennent pas pour des roms.



Les juments commencent à terminer les étapes trempées de sueur, le relief se fait bien comprendre et leur rappelle que la maison est lourde. Ail, ail ! I devant !



Nous sommes tombés amoureux de la Gartempe, bras de la Creuse, rivière frontière entre l'Indre et Loire et la Vienne, ne résumant plus la beauté de la Vienne au grandissime futuroscope. Nous l'avons suivie de La Roche Posay au saut de la brame, à Thiat, Haute Vienne.



Cette rivière est propre, elle n'est pas navigable, elle est donc à peu près à l'antipode de la Mayenne et la « côte » est sauvage, falaisée, chateauifiée. On se rend bien compte qu'ici, les châteaux sont l'obsession, plus dans l'Indre et Loire d'ailleurs. Des autochtones nous ont effectivement expliqué que ce département était un des plus pauvres en matière de culture, les châteaux, ça coûte des tunes. Un des pires exemples d'histoire de château, c'est Le Grand Pressigny, où une tour splendide s'écroule sévèrement depuis seulement les années 90. Le maire et son équipe, fortement subventionnés, ont préféré bâtir au pied de cette ruine, un blockhaus moche comme tout, avec à l'intérieur, un énorme escalier et une vue panoramique sur le vestige tombant. Je me souviendrai longtemps de la réaction de Tila, qui a retenu ses larmes quand Cathy nous racontait l'histoire.



Ça fout aussi les boules quand cette même Cathy nous explique qu'elle vend son troglo parce que la DDE lui a refusé une extension de bâtiment en sachant qu'elle est architecte et écologiste assidue.



Nous y avons traversé des villages accueillants, tous agrémentés d'aires de loisirs en bordure de Gartempe et de bobos en tout genre. Genre humain dont la figure donne une envie de claquage de joue.


A propos de bobos, la distillerie, à St Pierre de Maillé (86), est un endroit hallucinant. Hélène, Bruno et Fredo vivent dans une ancienne distillerie de betteraves et topinambours construite en 1940 par les allemands et abandonnée en 1946. Ils ont acheté les bâtiments et 3000 m2 de terrain il y a 7 ans, une bouchée de pain. Par contre, les rénovations ont coûté celle du château du Grand Pressigny. Monsieur dame s'y dotent d'un appartement de 5 étages avec vue sur l'ensemble du site et un ascenseur s'il vous plait.



Le reste rend fou rêveur, patio, salle de concert avec les vestiges de gigantesques fours, la pesée, un étang, une cheminée retapée et décorée, comme tout le site d'ailleurs, dortoirs, salles de réception, le tout fait avec très bon goût.


C'est l'endroit idéal pour festoyer entre notables, l'accueil est parfait et la mangeaille est sophistiquée. Ils gèrent aussi le camping accolé. Ils écoutent Fun Radio en plus. Coïncidence, Fredo a vécu à Chateau Gontier chez un couple que l'on connaissait.
Petit parenthèse, je m'excuse du jugement ici fait.

A Jouhet (petit village super sympa) nous avons rencontré Marc et Mireille (des gens super sympas) (si vous lisez cet article, encore merci) et grâce à eux, à Saulgé, nous avons fait une petite bouffe avec Manu.



Manu, je ne connais pas son nom, mais les maîtres de la traction animal doivent le connaître. Il est enseignant dans une des 3 écoles françaises de traction animal, à Montmorillon (86). Que de riches informations. Il aura répondu à toutes nos interrogations à propos de nos 2 bourrines. Enfin une source fiable. Je ne vous en fait pas détail.

La Minoterie, à Lézigny sur Creuse :

Dans le précédent article, je faisais allusion au fait que Jean Michel, propriétaire, avec sa famille, de la Minoterie à Lézigny sur Creuse, proche de La Roche Posay, appréciait la causerie et qu'il pourrait bien passer sur une antenne mayennaise. Il passera sur ce blog, sur cet article, sur la petite bande « soundcloud » en dessous, où il nous fait partager leur mode de vie et décrit en détail les lieux, leurs créations, entre la minoterie, glob trot, le centre de cri …tout un programme difficile à résumer, Jean Mi, t'as la langue bien pendue ! Au fait, désolé pour les sons de pistaches.

Radio Roulotte - Centre de Cri by midatila






Voilà, c'est la fin pour cet article. Je profite de cela pour vous annoncer qu'une émission intitulée "Qu'est ce que t'incinères ?" passera le Vendredi 17 Septembre sur les 107.9 mhz de L'Autre Radio vers 20h30, avec des chroniques psychécolo alternartiste dont une : "Radio Roulotte" fabriquée sur la route. Je ne vois pas grand chose à ajouter, mise à part qu'il y aura d'autres sujets intéressants dans le prochain, peut être sur une bonne manière de conserver les légumes, sur les savoirs faire que me réserve Jean, ce soir à table, sur la bourrellerie, on verra.
Aussi, désolé pour la carte du blog que je n'arrive guère à mettre à jour.
Merci à tous nos voisins d'un jour.




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